De la nécessité de rendre hommage à LA FILEUSE D’AMOUR : Andrée Marie Diagne
Pour l’écrivain Jean Paul Sartre, on ne doit pas gagner son procès en appel. En d’autres termes, tout individu doit recevoir de son vivant l’hommage qui lui sied. C’est dans ce sens que nous pensons que nous, professeurs de français, ne devons point rater le train de l’histoire qui a scellé notre destin de pédagogues avec celle qui s’est donné corps et âme pour notre épanouissement intellectuel. Il s’agit d’Andrée Marie Diagne, la Royale. Cette dame qui est devenue une légende vivante dans le landerneau de l’enseignement du français.
Cette dame sans âge qui a formé tous les âges.
Cette dame dont le charisme a éclairé tout le processus des enseignements apprentissages du français.
Cette dame qui rassure par son savoir-faire et savoir-être. Donc incontournable dans le domaine de l’enseignement du français.
De nombreuses raisons nous poussent à lui rendre hommage. Il faut que chacun se souvienne de ses premiers pas à l’ENS ou la FASTEF :
De la manière dont elle accueille chaleureusement les étudiants et qui les met à l’aise dans cette grande aventure qui les mène vers ce noble métier.
De ce petit mot d’encouragement qu’elle ne manque jamais de vous glisser à l’oreille, qui vous ragaillardit et vous donne envie de vous surpasser.
Surtout, de cette patience de voir les élèves professeurs progresser sans avoir à les brusquer.
Ainsi pendant plus d’un quart de siècle, elle a pédagogiquement pétri de ses mains beaucoup de professeurs de français qui maintenant se sont fait un nom ou un prénom dans le métier.
Comme le dit l’adage Wolof : « Si la plante rampante s’épanouit à l’ombre, elle le doit à l’arbre qui la couvre ».
Ainsi si les professeurs de français décident de la célébrer, ce n’est qu’une manière de rendre à Andrée Marie ce qui lui appartient car pour reprendre Herbert Marcuse, elle est multidimensionnelle.
Comme dans l’armée, elle a gravi tous les échelons : Maître - assistante à la FASTEF, Présidente de la Commission Nationale de Réforme du Français, Inspectrice de l’Education et de la Formation, Présidente du Réseau des Professeurs de Français pour l’Education des Filles et la Formation des Femmes en Afrique, Ancienne Présidente de l’Association Sénégalaise des Professeurs de Français, actuelle Présidente d’honneur, Chargée de mission auprès du Président de la Fédération Internationale des Professeurs de Français, et tout récemment elle a exhibé un de ses talents cachés en publiant ce recueil de nouvelles de haute facture La fileuse d’ amour .
Mais elle ne porte pas ces lauriers sur ses épaules ou sur la tête en trophée de guerre car elle a été éduquée dans la modestie et le respect de l’autre. Jean Baptiste Tati Loutard a déclaré : « l’homme vaut ce que valent ses armes ». C’est pourquoi ses atouts et atours sont le français qu’elle adore, la pédagogie qu’elle a apprivoisée, la littérature qu’elle pratique.
En un mot Andrée-Marie est une grande dame avec de la finesse dans les gestes et les propos. L’un des derniers mohicans d’une intellectualité très raffinée. Une fileuse d’amour !
Pour terminer, nous dirons que l’histoire bégaie rarement, par conséquent, nous invitons l’ensemble des professeurs de français à partager à la place du Souvenir le 16 Mai 2015, cet instant de bonheur, de joie dédié à Mamy qui nous a tant honorés.
Baytir Kâ
Président de l’ASPF
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